lundi, août 21, 2006

Le petit jour poreux
qui efflue
réhabite
nos vitreuses pensées

On s'entoge encore une fois
du faux habit de soi-même

On replâtre le masque d'hier
à ce visage trop frileux
de sa nudité

On se reprend sa vie — pliée
sur un fauteuil
au pied du lit —
comme un vêtement qu'on soigne.

On inventorie la risqueuse
monnaie des paroles qu'il faudra dire,
la trouble marchandise des gestes
qu'il faudra faire

Pour demeurer la dupe
de son signalement.

Et chacun trouve naturel
de n'être pas devenu
un autre.


(Norge, Poésies 1923-1988)
merci à Z.