jeudi, avril 10, 2008

A.

aeroport
pas grand monde dans la salle d attente.
j attends depuis un ptit moment deja. un homme vient. regarde un peu la salle. vaguement. puis vient s assoir a mes cotes.

Comment vous le décrire,... oui c'est cela, une ombre grande et maigre: épaisse chevelure noir, peau mate, une main à l'intérieur d'une poche. l'autre maigre maigre. de longs doigts éffilés. Une belle main. nerveuse. vivante. battant l'air seule.

il se tourne vers moi rapidement.
"pourquoi vous aller en Espagne?" me demande t il brusquement. "j y fais escale pour aller au perou, et vous ?"

sa main esquisse un mouvement en l'air.
silence. silence pesant.
" une femme..."

on discute un peu. il a des sursauts. des yeux un peu fous. un peu triste. il est parfois difficile à suivre et parle seul souvent.un moment, ses yeux clignent longuement et sa tête se détourne dans un sursaut."ici chez vous, ce n'est pas fait pour nous".
[ je retranscrits ici notre conversation ou sa voix s est fait douce, triste, violente parfois. ]

"Elles sont folles , enfin j'aimerai vous dire qu'elles sont folles. C'est moi qui rêve trop.peut etre. vous ne savez pas hein ?, qu'est ce que vous pouvez comprendre à ça"" euh,...pour la folie, je peux pas trop vous dire, ...mais pour les rêves, j'en ai eu ma bonne part"
il s'adoucit."moi, j'ai cru en elle. p'tain j'y ai cru. j'ai cru en nous. Je pourrai plus croire comme ça maintenant.ca me tue, cette histoire. on est con parfois"
" elle aussi, souvent" dis je dans un demi-sourire.
il sourit"non, non, je n'y arrive pas. J'ai mal là.... Elle m'avait dit qu'elle était si bien, si bien avec moi. Tu sais elle m'appelait son alter-ego. Son alter-ego, tu comprends. moi je savais pas qu'on pouvait me dire ça, un jour. - petit, on avait les même rêves, je t'imagine à la fenetre avec les même reves que moi, - . Putain, pourquoi elle m'a dit ça !
p tain, le pire c'est que j'attends qu'elle revienne. j'y crois pas mais j'attends. je sais pas pourquoi. p'tain j'ai la rage, contre moi, contre nous; mais contre elle j'y arrive pas. faut que je l'oublie. faut que je parte. ... le temps... y'aura bien un temps où je penserai plus à elle ! "
" on a l'honneur chez nous. je lui est tout donné. elle m'a dit si bien avec toi... si bien avec toi. Puis elle est partit."
"elle n'est plus là, j'admets.elle veux plus de nous. j' comprends pas. toujours pas."
" Moi, je me voyais avec elle. longtemps. je me disais qu'un bonheur comme ça, on pouvait que le vouloir pour la vie entière. pourquoi ? elle voulait pas le même bonheur que moi, hein ?""pis si elle revient, je lui dirait "restes, je t'en veux pas de tout ça. je veux tout recommencer. "
sa main reste immobile ... seuls ses doigts se crispent un peu.
" ça me tue de penser ça"
silence.
"faut que j'arrive à avoir la rage contre elle et j'y arrive pas. "

on est toujours un peu démuni face à la tristesse. tant à donner. si peu à faire." vous l'avez connu longtemps ?"
" peu, peu. Elle n'y a jamais cru surement....fff... mon alter ego...je me suis fait avoir comme un con. je me suis fait prendre par mes rêves. je me suis emporté. c'est sure. je le sais mais je n'arrive pas à me le mettre là. c'est pas compliqué pourtant"
"vous savez, moi je crois qu'il faut plutot se méfier de nos emportements. j'ai l'impression qu'on s'y perd un peu."
lui: " je sais pas.
silence.nous restons ainsi. perdus chacun dans nos pensées épars. combien de temps cela dure ? je ne sais. son avion arrive. dernier regard. on se sépare ainsi.

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