lundi, avril 14, 2008

bus station.

C est un homme fort. Il le sait. Petit , un poitrail enorme, un pull gris tache de suie, les mains larges, les arcades pointant, et la tete haute d un sang fiers.

Les baggages, il les prends, les aggripe, les jette sur le toit du bus avec un rythme incroyable. Des qu un sac est en l air, il s ecarte, cherche un instant , puis plonge vers une autre victime , l enserre de sa large paume, fais quelques pas et le jette sur le toit en un juron etouffe.
Son rythme est trouble par deux hommes lui apportant un sac lourd. Ils le portent a deux. Il les regarde meprisant., les decharge d une seule main et emporte la masse sans broncher.

Il est l animation, faisant voltiger les sacs a une allure folle et peu a peu sous ses cris, la place se vide.
Du haut du bus, triomphant, il lance
" eh ! c est tout ! ".
non, ce n est pas tout. un jeune homme vient de poser une bouteille de gaz de 2 metres de long. il l a fait rouler centimetre par centimetre pour l amener ici. Un homme essaye de la soulever. En vain.
Lui, il s avance. lentement. il a le sourire aux levres.
" hum , c est lourd , c est vrai".
il en fait le tour de la main, tatonne sans se presser.
Chacun retient son souffle. Le silence s est fait autour de lui...
Voila, il a trouve une prise. Il la saisit. attends quelques secondes.
et il se baisse, gueule, souleve la masse et dans un cris la balance sur ses epaules.
silence.
il ne bouge pas.
personne n ose parler.
Il fait un pas, puis deux.
A chaque fois, c est un arrachement terrible.
Un maigre escalier de fer conduit au toit du bus. Il monte une marche. L escalier vascille. Chacun attends la chute. Il continue. Une marche puis deux et l escalier vascille amplement.
Il s arrette.
Son souffle resonne parmis nous.
Et dans un dernier effort, s arrache au sol, souleve la lourde masse par dessus sa tete et le lance vers le toit.
Mais la bouteille est trop lourde. Seule une partie est passee. Le reste est encore la , ses mains glissant dessus, au dessus de sa tete.
Tetanises par la scene , personne ne vient l aider. Quelques secondes passent. Il gueule.
On accourt. 4 personnes se mettent derrierre lui et poussent.
La masse glisse tombe sur le toit.
C est fini.

Il se tourne vers nous, ecumant et arborant un large sourire.

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