Tachkent, en banlieu, [ a cote' la zup, c'est la suisse profonde. ].
Apres une longue perigrination, j'arrive devant un hotel. A l'interieur, une ride'e de concierge connait 2 mots:
"niet" et " au revoir"
J'avoue une certaine lassitude a faire le chemin en sens inverse. L'hotel est loin de tout.
Je m'assois sur un muret avec l'espoir diffus qu'il se passe quelque chose [ quoi d'ailleurs ?]
Dans le quartier, on m'appostrophe " Francus ? Zidane !" et chacun de mimer le coup de tete a sa facon. Rigolard ou hargneux. c'est selon.
On me dit de retourner vers le centre, vers les hotels chics. a chacun sa place.
voyons que fais tu ici c'est la banlieue.
Seul un petit garcon de 14 ans, rondouillard les yeux fiers et doux, des poings ayant deja servis, m'indique un hypothetique hotel a 5km de la.
du coup cahin, caha, nous courrons tous deux apres le tram, echangons nos cigarettes, sautons par dessus les branches mortes.
Nous cheminons tout deux en parlant un curieux melange de Tadjik-ouzbek-franco-anglais qui nous fait bien marrer.
A 50m de l'hotel, il me dit " arretes toi la, je m'en occupe "
Docile, je m'arrete.
Le front haut, pas peu fiers, il part demander les prix.
Quelques minutes plus tard,il revient et me glisse sur le ton de la confidence : " eh pas plus de 5 dollard "
j'y vais.
L'hotel n'accepte pas les etrangers.
"donne moi de l'argent, j'appelle ma mere"
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Peu de temps apres, je debarque dans son immeuble qui est dans un etat de decomposition plus qu'avance'e. Les murs portent de larges fissures, des monceaux de ferailles en sortent par endroit. La porte d'en bas n'est plus. L'escalier de fer fait des bruits inquietant.
Dans l'immeuble a mon arrive'e rires peurs, interrogations.
L'appartement est saisissant. Les tapisseries sont passe'es, dechire'es par endroits. Pour tout meubles, une table, une armoire, un maigre divan, une tele' [ qui ne marche plus depuis longtemps...]. Des photos aux murs arrache's dans quelques magasines, des posters d'un ailleurs fluorescent et 2 portraits inconnus.
Seule la chambre et son rideau de dentelle blanche semble epargne'e.
Le gamin me propose un prix pour la nuit. Je fais semblant de negocier.
La mere:
Elle a les yeux cercle's d'un noir epais. Le maquillage semble avoir coule' depuis longtemps autour de ses yeux noirs. Ses joues sechent creusent son air fantomatique....
A t elle pleure'e. Je ne le crois pourtant pas.
La sueur, l'abattement peut etre.
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A mon arrive'e, elle ne me regarde pas. Engueulle son fils. Echange brutal entre eux dans le couloir delabre'.
Elle se fait douce et m'acceuille.
Elle s'appelle mary et m'appelle Nicole.
elle : " le visage ca va...... mais les cheveux, ca faut raser. et puis la barbe, c'est quoi ca ? "
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Le soir je rentre un peu saoul, elle m'attends.
Nous nous asseyons tout deux et sirotons sa biere a 12 degres, en echangant des paroles d'alcooliques.
Elle : " c'est ma 4 ieme bouteille " [ d' 1,5 L ]
"avant je travaillais dans le metro, mais mon coeur y peux plus. Je peux plus."
" Les hommes c'est fini. Fini. pas de mari."
La lumiere sale de cet eclairage de banlieue creuse sur son visage les boursouflures de l'alcool.
mardi, juillet 18, 2006
Publié par nico à 5:49 PM
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