"chez la famille du prof de math"
dans le salon, sur les tapis, au centre le poele chaud.
la mère, le prof, son frère ( Yaniz) et une autre femme que je ne connais. La mère se tient toujours le bras, plisse les yeux.
On y parle Persan. Plaqué contre le mur, je suis dans l'ombre, on m'oublie...
La discussion est vive. la mère et la femme semblent s'opposer à Yaniz. Lui semble contenir sa violence. A le verbe fort. Il parle longtemps, regarde en l'air puis brusquement fixe les yeux de ces interlocuteurs.
La mère parle peu. se tient le bras. A un moment l'interromp. s'enerve à peine. un mot.
Il la toise. Il se lève, se rassoit. parle, parle. tape le sol. prends un sachet de sucre, le jette. parle parle. fort. se tourne vers la mère. lève le poing. s'arrete écume.
tape la cuisse. elle prétifiée. Lui se retourne, se rassoit. parle moins fort. regard terrible de la mère.elle se tient la cuisse, ne dit rien. les autres non plus.
Lui continue, retourne s'assoir. il continue à parler. son ton monte. La femme place quelques mots. Ecoute t il ? Elle parle plus longtemps. Il se calme, l'écoute un instant, l'interromps.
battant l'air violence de la main.
La mère : regard en coin, main sur la cuisse.
elle parle, l'invective sans presque ouvrir les lèvre.
brusquement il se lève, gueule, se place sur elle. il parait immense. lève le poing.
Frappe. Frappe. deux fois. Elle ne bouge pas. quelqu'un dis : "yaniz...".
Frappe plus fort. elle se tient la tête à présent. cris aigues étouffées.
Silence.
Les larmes viennent, elle a mal.
Il se retourne un instant. ne nous regarde pas. Elle en profite, fuit. traquée. fuit dans la pièce à coté. il la voit fait un pas. son frère s'interpose.
silence
a travers la porte, les cris percent. Lui, violence des yeux. regard terrible sans objet.
brusquement, il s'assoit. allume un cigarette.
orage dehors. la pluie tape.
coupure d'électricité. noir total.
seul brille la lueur de sa cigarette et l'idée de sa violence.
Il pleure.
et dans notre silence, seules percent ses larmes.
nous attendons. quoi d'ailleurs ?
la porte s'ouvre. le petit fils entre. au même instant la lumière revient. le petit allume la télé.
avec eux, on croit que nous avons tous révé.
il essuit ses larmes.
parle lentement, garde les yeux rouges, et quelques gestes parfois brusques.
la police arrive. la mère a appelé.
le lieutenant ( cheveux gominé, chemise trop courte ) enleve ses chaussures, s'arrete, regarde tous le monde, s'assoit sur le tapis du salon. Va voir la mère un instant.
puis parle à Yaniz longtemps, doucement. de temps en temps regarde aussi la télé.
La mère surgit montre son bras ( effarement, est ce lui aussi ? ). Yaniz ne dit rien.
La police dresse un petit procès verbal, quelques lignes, sur une page d'un cahier d'écolier.
Yaniz prend des médicaments, pleure, reste pour manger.
reste pour manger...
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En iran, la parole et la vie d'une femme vallent 2 fois moins que celles d'un homme.
C'est d'une simplicite arithmetique.
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plus tard, il est partit. la mère parle, parle, en pleurant. Trop tard, plus personne ne l'écoute. le match de foot a commencé.
c'est la finale...
vendredi, mai 19, 2006
réunion de famille.
Publié par nico à 5:21 PM
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